Le Lean Management est devenu le mode de management de toutes les multinationales et pour cela, il a besoin d’outils d’applications : le Value Stream Mapping en constitue un fondamental. Autrement appelé cartographie de la chaîne de valeurs en français ou très rencontré sous l’acronyme VSM, voici un focus sur cette méthode de gestion. Après un bref retour sur ses origines et une large définition, abordons aussi les avantages et les étapes de mises en place du Value Stream Mapping, l’outil de base du Lean Management.
Value Stream Mapping : les origines
C’est à la fin des années 80, au sein du constructeur automobile japonais Toyota, que la notion de Value Stream Mapping apparait pour la première fois avec l’ébauche d’une cartographie des flux de matières et d’informations.
Depuis l’outil a fait ses preuves et fait désormais partie intégrante du mode de management Lean. Doit-on encore le présenter ? En quelques mots, le Lean management désigne une organisation de travail qui a pour objectif l’amélioration des performances d’une entreprise : la réduction des gaspillages et la recherche de la valeur sont ses deux piliers fondamentaux. C’est d’ailleurs aussi au sein des usines Toyota dans les années 50, 60 que le Lean Management est né. Profitons-en pour rappeler que Lean signifie « maigre », « sans gras », ce qui traduit fortement l’idée pour une entreprise d’aller à l’essentiel pour gagner en productivité.
Ce principe d’amélioration continue s’appuie sur 3 outils clés :
- Le Value Stream Mapping
- Les 5S (5 termes pour 5 opérations, qui commencent par la lettre S en japonais)
- Les KPI (Key Performance Indicators)
La VSM se place en tête des outils du Lean ; il représente clairement le meilleur moyen de visualiser tous les flux au sein d’une production.
Value Stream Mapping : définition et avantages
La définition du Value Stream Mapping
Le VSM désigne donc cet outil clé de l’approche Lean qui consiste à analyser toutes les étapes de réalisation d’un produit ou d’un service jusqu’à sa disponibilité pour le client final. Il prend la forme d’une représentation visuelle destinée à identifier les améliorations possibles de l’ensemble de la chaîne de valeur. La réduction du délai entre la première et la dernière étape, appelée Lead Time est un de ses objectifs principaux.
C’est un outil très pratique qui travaille sur un ensemble et non sur une seule partie : il recense visuellement la globalité des activités produites, celles à valeur ajoutée (VA) et celles qui le sont moins, à non-valeur ajoutée (NVA).
Les avantages du Value Stream Mapping
Avec le VSM, les équipes peuvent :
- obtenir une vision claire et complète des processus (tous les flux physiques et d’informations) à l’aide de représentations graphiques ;
- identifier les gaspillages et les opportunités d’amélioration ;
- favoriser l’engagement des employés en leur démontrant comment chacun contribue au flux de valeur global.
Avec un tel outil qui offre une vue d’ensemble de la chaîne de valeur, c’est tout un processus collectif que l’on cherche à optimiser. Le VSM favorise d’ailleurs la collaboration et la communication entre les collaborateurs, conduisant ainsi à une culture d’amélioration continue.
A qui est destiné le Value Stream Mapping ?
Le VSM se caractérise par sa grande polyvalence ; il est couramment employé dans les domaines de la production évidemment, mais aussi de la logistique, de l’ingénierie, des services comme la santé, la finance, l’administration.
Le VSM est utilisé par les équipes opérationnelles, les responsables de production, les ingénieurs industriels et tout autre professionnel impliqué dans l’optimisation des processus de fabrication et de prestation de services.
Comment créer une cartographie de la chaîne de valeur ?
Appelons la CCV, c’est plus court ! Et venons-en à présent aux choses concrètes : la création de la cartographie. Il n’est pas vain non plus de préciser que l’outil doit être utilisé aussi souvent que l’efficacité d’un processus doit être améliorée, que des gaspillages doivent être identifiés et donc éliminés.
Les fondamentaux
Pas de mise en place en effet d’une cartographie sans collecte ni recensement de toutes les informations inhérentes à l’état actuel du processus. On y trouve à minima :
- les différentes tâches ;
- les stocks et les en-cours ;
- les flux d’informations et de matières ;
- les temps de cycle ;
- les capacités des machines…
Plus les éléments sont précis et détaillés, plus le processus actuel est visible et compréhensible de tous.
Les étapes du VSM
Pour récapituler donc, la réalisation d’un VSM se déroule en 3 étapes principales :
- L’observation du terrain et la collecte d’informations : le choix du produit ou de la famille de produits concernés est réalisé.
- La représentation visuelle : c’est la cartographie de l’état actuel, comme une sorte de diagnostic qui est effectuée.
- La réalisation de la cartographie cible, la conception de l’état futur.
Zoom sur les 3 étapes du Value Stream Mapping
Un grand tableau doit suffire à la représentation graphique dite « fluviale » de la chaine de valeur à cartographier. Elle doit comprendre impérativement 3 éléments :
- les flux d’informations ;
- les flux physiques ;
- la ligne de temps.
Le choix du produit : l’étape n° 1
Pour éviter la complexité, le VSM doit se concentrer sur un produit ou une même famille de produits qui suivent des étapes de fabrication strictement identiques. Le point de départ de cette chaine de valeur ? Le client évidemment.
Le diagnostic de l’état actuel : l’étape n°2
Un état des lieux est fait pour se placer au plus proche de la réalité. Le VSM, véritable langage international désormais au sein du Lean Management utilise de très nombreux pictogrammes et s’appuie sur une mise en page très chartée. Qui dit représentation graphique, dit charte graphique ! C’est aussi une seule et même personne qui du début à la fin doit représenter la cartographie afin qu’elle soit cohérente et compréhensible. À cette étape, sont donc mis en évidence les flux de production, la vitesse d’écoulement des marchandises, l’accumulation des stocks…
La cartographie cible : l’étape n° 3
C’est la situation que l’organisation veut atteindre, après élimination des gaspillages et identification des optimisations à apporter. Les délais les plus courts seront les meilleurs pour réaliser toutes les actions qui contribueront à ces améliorations.
Même si on lui attribue deux inconvénients, la cartographie d’un seul produit et la visualisation à un instant T, le Value Stream Mapping est un outil puissant, pilier du Lean Management. Avec l’identification et l’élimination des sources de gaspillages, la réduction des délais de livraison et l’amélioration de la qualité, les grandes organisations disposent de multiples moyens pour atteindre une plus grande efficacité et offrir plus de valeur à leurs clients. Mettre en place un VSM demande alors un effort d’équipe, où chaque employé peut s’exprimer. Savez-vous que le Lean Management repose en partie sur le principe qu’il n’y a pas que la hiérarchie qui peut s’exprimer ?