Garantir le bon fonctionnement des machines et des équipements est crucial pour l’activité des entreprises. C’est le rôle de la maintenance industrielle qui, en plus d’optimiser la productivité, va réduire les coûts et garantir la sécurité des travailleurs. La maintenance industrielle est un domaine plutôt large qui vaut donc la peine d’être regardé de près : définition, types de maintenance, méthodes de gestion, métiers phares… Avançons dans la connaissance de son périmètre.
À quoi sert la maintenance industrielle ?
La maintenance industrielle désigne un ensemble d’opérations destiné à assurer la viabilité et la fiabilité des équipements de production dans une entreprise. Empêcher les pannes et les réparer est essentiellement son champ d’action. Si cette notion existait déjà, elle a pris de l’ampleur parallèlement au phénomène de l’industrialisation il y a maintenant une 40 aine d’années.
Voici les principales raisons pour lesquelles la maintenance industrielle est fondamentale, dès lors qu’une entreprise possède un parc de machines conséquent, sur lequel repose son activité :
- Prévenir les dysfonctionnements qui pourraient affecter la cadence de production.
- Assurer la qualité des produits fabriqués.
- Prolonger la durée de vie des équipements et réduire les coûts de maintenance à long terme.
- Améliorer la sécurité des travailleurs et des équipements.
- Respecter les normes de sécurité et les réglementations en vigueur.
- Optimiser la productivité et la rentabilité de l’entreprise.
Les différents types de maintenance industrielle
Il existe plusieurs types de maintenance industrielle, chacun avec ses spécificités :
La maintenance corrective
Cette maintenance intervient après une panne ou une défaillance majeure d’un équipement. Elle permet de réparer rapidement l’équipement pour qu’il puisse fonctionner à nouveau et de rectifier définitivement les systèmes.
La maintenance préventive
Cette maintenance consiste à effectuer des opérations régulières pour éviter la survenue de pannes et d’avaries. Ce peut être le remplacement d’une pièce, la révision complète d’un système tout au long de la vie d’un équipement, sans attendre qu’il tombe en panne. Prolonger la durée de vie des machines et réduire les coûts d’entretien à long terme sont donc ses objectifs. Ici, on distingue 3 sous-domaines :
- La maintenance préventive systématique
Des opérations de maintenance à intervalles réguliers sont réalisées en fonction de l’état de l’équipement.
- La maintenance préventive conditionnelle
Des opérations de maintenance sont effectuées, mais seulement lorsque cela s’avère nécessaire. Des techniques de surveillance et d’analyse coûteuses à mettre en place sont cependant requises.
- La maintenance préventive prévisionnelle
Elle se distingue par le fait qu’une opération de maintenance est demandée sur simple signe évocateur d’une défaillance.
La maintenance prédictive
Cette maintenance utilise des techniques de surveillance et d’analyse pour prévoir les pannes et les défaillances avant qu’elles ne se produisent. Elle permet de réduire les temps d’arrêt, et par conséquent, d’optimiser l’activité et la compétitivité de l’entreprise.
Les méthodes de gestion de la maintenance industrielle
Elle peut paraître complexe. La maintenance industrielle dispose pourtant de nombreuses méthodes de gestion pour la maîtriser convenablement :
- La TPM (Total Productive Maintenance) : cette méthode, venue du Japon en 1971, vise à impliquer tous les acteurs de l’entreprise dans la maintenance des équipements, en mettant en place des actions de prévention et de formation. Sa mission principale est d’augmenter les rendements des organisations : plus d’arrêts de machines non programmés et surtout plus de perte de productivité.
- Le PDCA (ou Roue de Deming) améliore l’anticipation des défaillances et la gestion des projets industriels. Voici la signification des 4 lettres : P pour Plan (planifier), D pour Do (faire), C pour Check (vérifier) et A pour Act (agir).
- Le QQOQCCP est une méthode de questionnement : Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Simple et efficace.
- L’analyse Pareto (mieux connue sous la désignation des 20-80) identifie les équipements les plus critiques et concentre les efforts de maintenance sur eux.
- L’Amdec (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité) étudie les risques liés à un équipement et met en place des actions de prévention pour éviter les défaillances.
- Le Kaizen (méthode japonaise encore) se focalise sur l’amélioration continue de la qualité de production d’une usine par le biais de multiples petits correctifs et l’implication de tous les employés.
- La RCM (Reliability Centered Maintenance) identifie les actions de maintenance à effectuer en fonction des risques encourus en cas de dysfonctionnement d’un équipement.
Quels sont les métiers de la maintenance industrielle ?
La maintenance industrielle regroupe plusieurs métiers. Ils se distinguent par leur variété, en fonction du domaine d’activité :
- Le responsable de maintenance : il définit les stratégies de maintenance, planifie les interventions, gère les équipes et les budgets.
- Le technicien de maintenance : il assure la maintenance préventive et corrective sur un site industriel. Il contrôle, surveille et entretient régulièrement les matériels dont il a la charge. Il vérifie les réglages et le bon fonctionnement des matériels et peut intervenir en cas de panne.
- L’agent de maintenance : aux côtés du technicien, il effectue des opérations de nettoyage, de graissage et de réglage des équipements.
- L’électromécanicien : il assure la maintenance préventive et corrective des équipements électromécaniques comme les moteurs, les pompes, les compresseurs, les vérins, les actionneurs, etc.
- L’ascensoriste : il garantit la maintenance préventive et corrective des ascenseurs et des monte-charge.
- Le cordiste : il assure la maintenance préventive et corrective des équipements en hauteur.
Chaque métier de la maintenance industrielle nécessite des compétences spécifiques et une formation adaptée. Les techniciens de maintenance industrielle sont recrutés dans tous les secteurs industriels, tels que l’automobile, l’électronique, l’aéronautique, l’agroalimentaire, la chimie, la pharmacie, la production d’énergie et bien d’autres. On pourrait citer bien d’autres profils, on choisit de s’attarder à présent sur 3 métiers encore non cités.
Zoom sur 3 métiers de la maintenance industrielle
L’ingénieur de maintenance industrielle
Il est le responsable de la gestion de la maintenance dans une entreprise. Voici ses missions principales :
- Veiller à ce que les moyens visés à la production restent fiables en proposant une stratégie de maintenance préventive et corrective sur site.
- Piloter l’activité de maintenance.
- Analyser les données de maintenance et suggérer des techniques d’amélioration pour un équipement ou une installation.
- Veiller à la qualité des équipements et contrôler les interventions réalisées.
- Mettre en œuvre des contrôles réglementaires.
- Coordonner l’intervention d’équipes de spécialistes.
- Gérer le matériel et les produits correspondants.
- Garantir la disponibilité du matériel au quotidien et respecter les objectifs de productivité.
- S’assurer de la qualité des équipements et des interventions.
- Définir et vérifier l’application des mesures de sécurité pour protéger les hommes, les installations et l’environnement.
- Effectuer une veille technologique et réglementaire.
- Trouver et améliorer les procédures de maintenance ou les solutions techniques.
- Maîtriser le process industriel et les principales technologies.
- Élaborer et gérer un budget.
La liste est longue… L’ingénieur de maintenance doit posséder à la fois des compétences techniques et managériales. Il doit également savoir travailler en équipe et de communiquer efficacement avec les autres services de l’entreprise. Les entreprises recherchent des ingénieurs de maintenance hautement qualifiés en informatique industrielle, automates, GMAO (gestion de maintenance assistée par ordinateur) pour rester compétitives. Le salaire brut annuel moyen d’un ingénieur de maintenance est compris entre 35 k€ et 70 k€.
L’électrotechnicien
Il intervient dans la maintenance, l’installation et la réparation des équipements électriques et électroniques. Voici ses missions principales :
- Installer, entretenir et réparer les équipements électriques et électroniques.
- Diagnostiquer les pannes et les dysfonctionnements des équipements électriques et électroniques.
- Réaliser des travaux de câblage et de raccordement électrique.
- Assurer la mise en service des équipements électriques et électroniques.
- Utiliser des outils de mesure et de diagnostic pour identifier les problèmes.
- Réaliser des opérations de maintenance préventive pour éviter les pannes.
- Proposer des améliorations techniques pour les équipements électriques et électroniques.
- Travailler en équipe avec d’autres professionnels de la maintenance industrielle.
Pour devenir électrotechnicien, il est nécessaire de suivre une formation spécialisée en électricité et électronique. En France, le BP (Brevet Professionnel) électricien est une formation reconnue par les entreprises du secteur de l’électricité et de l’électrotechnique. Les écoles d’ingénieurs et les universités proposent également des formations dans ces domaines. Le salaire brut annuel moyen d’un électrotechnicien est compris entre 25 k€ et 40 k€.
L’opérateur de production
Il est un professionnel clé dans l’industrie ou l’agroalimentaire. Il est en effet chargé de la mise en œuvre et du suivi des opérations de production pour garantir la qualité des produits et le bon fonctionnement des équipements. Voici ses missions principales :
- Participer à la production de biens ou de services au sein d’une entreprise.
- Assurer le bon fonctionnement et la maintenance des équipements de production.
- Contrôler la qualité des produits fabriqués et effectuer les réglages nécessaires.
- Participer à l’emballage et au conditionnement des produits finis.
- Suivre les ordres de production et tenir à jour les documents de suivi de production.
- Respecter les consignes et les règles de sécurité.
L’opérateur de production travaille sur une chaîne de production en usine. Il est alors soumis à un environnement plutôt difficile, souvent bruyant. Il passe la majeure partie de son temps debout et réalise parfois des gestes répétitifs. Le métier d’opérateur de production nécessite par conséquent une excellente résistance physique. Pour devenir opérateur de production, il n’existe pas une voie de formation spécialisée. Le salaire brut mensuel moyen d’un opérateur de production s’élève à environ 1500 € par mois, mais peut varier en fonction de l’expérience.
La maintenance industrielle demeure un domaine clé pour garantir le bon fonctionnement des machines et équipements des entreprises. Outil de prévention, méthode de fiabilisation, levier d’optimisation des coûts, elle est au cœur des process industriels et aucune organisation ne saurait à ce jour s’en passer. Les responsables et décideurs disposent en plus de nombreux dispositifs pour parfaire cette gestion et l’inculquer à l’ensemble des équipes concernées. Pour ce qui est du recrutement de profils compétents, consultez les offres d’emplois sur Freelance Engineering.
